Il existe encore un vendeur de journaux à la criée dans les rues de Paris

22 novembre 2016 | Dans Société

Ali Akbar est une véritable vedette dans la commune de Saint-Germain-des-Prés. Sa profession ? Il est vendeur de journaux. Mais pas le vendeur de journaux que vous avez l’habitude de voir dans votre boutique de presse. Non. Il est vendeur de journaux à la criée, le dernier représentant de sa profession selon lui. Pas étonnant que tout le monde le connaisse.

Par amour du métier

Il l’a toujours fait et le fera toujours : battre le pavé tout les matins, son imprimé à la main, chantant à tue tête les gros titres de son journal. Heureusement, il a du goût. Il ne vends pas de magasines de sex-toys en hurlant « le dernier masturbateur pour homme vient de sortir ! », ou de journaux people racontant « les derniers fantasmes de Britney Spears ». Non. Lui, ce sont des grands éditeurs tels que Charlie Hebdo, Le Monde, ou encore JDD qu’il distribue gaiement chaque matin. Toujours de bonne humeur, sa vivacité lui a valu une grande popularité, à tel point que la mairie du 6e arrondissement lui a accordé un portrait à son image qui illumine un mur à l’angle de la rue du Four et de la rue des Canettes.

Le parcours du combattant

Ali Akbar a maintenant près de 64 ans, et ce ne sont pas moins de quarante-quatre années qu’il a passé à parcourir les rues de la capitale et son agglomération, son journal à la main. Pakistanais de naissance, il a fui la misère et la violence de son pays d’origine pour venir s’installer en France du haut de ses 18 ans. Il a d’abord été commissionné par le professeur Choron et sa femme pour vendre le fameux Charlie Hebdo, puis s’est installé dans le 6e arrondissement afin d’y distribuer Le Monde et Le Journal du Dimanche.

Le travail, c’est la santé

Certes, les choses ne sont plus pareil qu’avant, et bien qu’il ait connu l’âge d’or de la presse, il raconte avec regret que maintenant, « la presse, c’est fini, plus personne ne lit le journal. Avant, je vendais des centaines d’exemplaires par jour, aujourd’hui, j’ai du mal à en faire partir cinquante ». Malgré tout, il tient bon, et parcourt encore le quartier avec une énergie digne d’un jeune galopin. Il raconte : « J’ai toujours la pêche, je ne suis jamais fatigué ! »

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