Pourquoi les couvertures des livres français sont-elles si sobres ?

11 décembre 2018 | Dans Littérature

« Don’t judge a book by its cover », voici un dicton anglais que l’on peut traduire par « ne jugez pas un livre à sa couverture ». Vraiment ? Car oui, même si l’on se doit de se renseigner, de lire la quatrième de couverture voire même les premières pages, la couverture d’un livre joue forcément sur notre inconscient. On va être attiré par certaines couleurs, typographies… Pourtant les grandes maisons d’éditions françaises choisissent souvent la sobriété, au contraire des maisons étrangères et notamment américaines. Alors pourquoi ? Les nouveaux auteurs qui arrivent sur le marché doivent-ils suivre la même tendance ou se faire remarquer ? Penchons-nous sur la question.

La sobriété à la française

La rentrée littéraire est le meilleur moment pour se rendre compte de l’uniformité des couvertures des ouvrages édités en France : un fond uni, une couleur qui fait ressortir le titre de l’ouvrage et le nom de l’écrivain. Fond jaune et lettres marron chez Grasset, fond blanc et lettres rouges pour Gallimard… Alors pourquoi une telle sobriété ? Cela pourrait s’expliquer par la place prise par la littérature durant le siècle des Lumières. La littérature française cherche alors à s’imposer comme littérature « éclairée » face à l’obscurantisme religieux. Si les récits religieux sont souvent accompagnés de dessins, la littérature s’appuie sur le récit, les lettres avant tout. Les éditeurs vont donc se tourner vers des couvertures neutres où prime l’écriture, ce qui expliquerait cette sobriété qui perdure aujourd’hui.

Aux USA, une autre vision de la première de couverture

Si vous avez eu la chance de vous rendre aux États-Unis, peut être avez eu le temps de chiner quelques livres. Si c’est le cas, vous avez pu vous rendre compte que les premières de couverture américaines sont aux antipodes des françaises. Elles ressemblent même parfois à des affiches de films. Alors pourquoi une telle différence avec la France ? Il faut savoir qu’aux États-Unis, la majorité des romans se vendent en ligne ou en supermarché, contrairement à la France où les éditeurs privilégient les librairies. Les couvertures remplissent donc ici un autre rôle, elles doivent attirer l’œil. En passant dans un rayon, on doit être frappé par les couleurs et les dessins avec l’envie d’en savoir plus et donc de lire la quatrième de couverture. C’est un modèle qui commence peu à peu à s’imposer en France, ce qui questionne la position des nouveaux écrivains.

Quelle type de couverture pour les nouveaux écrivains ?

Les nouveaux écrivains qui se feront éditer par de grandes maisons d’édition devront se plier à leurs codes, ça ne fait aucun doute. Pour plus les petites maisons et l’auto-édition, la question se pose. Ces auteurs-là ne bénéficieront pas de la promotion d’une grande maison, une couverture attrayante est un bon moyen de se faire connaitre. Le service d’impression de livres print24 propose par exemple des couvertures personnalisables. Ces nouveaux acteurs sur le marché ont compris tout l’enjeu que cela peut désormais représenter dans le milieu de l’édition.

Si les premières de couverture des livres français sont connues pour leur sobriété, ce n’est pas forcément le cas à l’étranger, notamment aux États-Unis. La tendance américaine commence à se faire une place chez nous, notamment auprès des petites maisons d’édition. La sobriété française pourra-t-elle résister ?

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