Fin 2019, l’Assemblée Nationale a donné son feu vert pour lancer un projet d’expérimentation concernant le cannabis thérapeutique. Olivier Véran, le Premier Ministre, autorise ce test en situation réelle après avoir eu l’aval de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). Cette expérience de deux ans va concerner 3000 patients soufrant de diverses pathologies.
Une expérience de deux ans
D’après la secrétaire d’Etat Christelle Dubos, l’expérience devrait débuter dès le deuxième semestre de 2020. Elle est prévue pour durer deux ans :
– 6 mois pour la mise en place du projet
– 6 mois pour l’inclusion des patients
– 6 mois de suivi des patients
– 6 mois d’analyse des données
A l’issue des deux ans, un compte rendu sera rédigé par un comité scientifique.
Qui sont les patients concernés ?
Cette expérimentation sur le cannabis thérapeutique va porter sur 3000 patients atteins de pathologies graves. D’après Olivier Véran, 17 pays européens ont déjà autorisé les traitements à base de cannabis thérapeutique. Tous les patients résidant en France sont éligibles selon certaines conditions :
– avoir des douleurs neuropathiques réfractaires
– être atteint d’épilepsie sévère pharmacorésistante
– avoir la sclérose en plaques avec des douleurs continues
– être atteint d’autres pathologies du système nerveux central
Les soins d’oncologie dans les situations palliatives sont également concernés.
Comment va se dérouler l’expérimentation ?
L’expérimentation sur le cannabis médical sera menée dans plusieurs centres hospitaliers, notamment dans les centres de référence pour les maladies concernées. Uniquement les médecins spécialistes (oncologues, neurologues, etc) qui seront volontaires et formés sur des plateformes d’e-learning seront autorisés à faire des prescriptions médicales, s’ils exercent leur profession au sein de structures ou de centres de référence pluridisciplinaire. Pour obtenir les premiers traitements, les patients devront se rendre dans une pharmacie hospitalière. Puis, pour renouveler leur traitement, ils pourront se présenter dans des pharmacies de ville.
Quelles sont les substances concernées par cette expérimentation ?
Quand on parle de cannabis médical, il ne s’agit aucunement de cannabis qu’on fume. Malgré cela, l’ANSM s’est prononcée en faveur de modalités d’administration assez larges. Ainsi, les traitements pourront être pris sous forme de fleurs séchées, de tisanes et d’huiles. Les différentes posologies seront adaptées en fonction des pathologies mais aussi des deux substances actives : le CBD et le THC. Le CBD (cannabidiol) entraîne plutôt une relaxation musculaire, alors que le THC (tétrahydrocannabinol) a des effets psychoactifs.
D’où provient le cannabis ?
C’est une question plutôt épineuse. Pour le moment, la production de cannabis en France est interdite et il faudra faire importer les plantes de l’étranger. Il est tout de même été soulevé la possibilité d’accepter de cultiver des plants de cannabis en France dans le cadre de cette expérimentation, même si pour le moment il est trop tard.
L’Hémicycle a accueilli favorablement ce projet étant donné que c’est un groupe d’expert qui a validé le principe général de cette expérimentation. Il faut tout de même préciser que ce projet n’ouvre aucunement la porte à une éventuelle légalisation du cannabis en France et sa consommation est toujours interdite par la loi. Il ne s’agit pour le moment que d’une expérience médicale visant à soulager des symptômes subis par des patients atteints de pathologies lourdes et invalidantes.