A l’heure actuelle, les journaux au format papier ne sont pas au top de leur forme : c’est le constat de l’édition 2018 du baromètre annuel Kantar de la confiance des Français dans les médias. 19% des Français incluent les grands quotidiens papiers parmi leurs deux sources d’information favorites, tandis que cette même variable s’élève à 21 % pour les sites Internet et applications mobiles de la presse écrite. Ces résultats révèlent donc que les versions numériques des journaux font concurrence à leur équivalent papier.
De plus, l’entreprise spécialisée SmithersPira a constaté une baisse de 34,4% dans l’impression de magazines en Europe entre 2012 et 2017. Cela signifie qu’en plus de la digitalisation des journaux, il y a bien une diminution nette de la lecture de presse papier.
Au-delà des changements de comportement liés au gain de popularité des smartphones et tablettes, l’industrie du papier est directement concernée par la question de l’écologie. Les entreprises du secteur se tournent vers des moyens d’impression plus respectueux de l’environnement. Ils utilisent désormais du papier journal très riche en fibres recyclées comme l’indique l’organisation WWF, et les fournisseurs d’encre comme Inkadoo vendent de plus en plus de cartouches écologiques,limitant ainsi leur impact sur l’environnement. La transition de la presse vers les supports numériques semble donc aller dans la continuité de cette prise de conscience concernant les problématiques environnementales.
Cependant, une disparition complète du format papier ne serait pas souhaitable pour les journaux concernés. En effet, la publicité, source essentielle de revenus pour la presse en général, se trouve être beaucoup plus rentable dans la presse écrite que sur les formats numériques. Un nombre grandissant d’internautes équipe son navigateur d’un bloqueur de publicités, jugeant celles-ci trop intrusives. Des grands noms de la presse ont introduit un système d’abonnement pour certains de leurs articles en ligne, mais les revenus générés via cette méthode ne suffisent pas à eux seuls à rentabiliser le journal. Les journaux en question ont donc un intérêt économique à maintenir leurs ventes en kiosque.
De plus, comme l’indique le baromètre Kantar cité précédemment, la lecture de journaux au format papier est encore ancrée dans les habitudes d’une portion non-négligeable des consommateurs. Ainsi, même si les supports numériques ont clairement le vent en poupe au point que même les enfants s’y mettent, la presse traditionnelle semble bien partie pour durer encore.