La mesure du temps est une problématique que l’Homme a cherché à résoudre pendant des millénaires. En effet, découper le temps en cycles permet d’avoir une échelle temporelle mesurable, élément essentiel à l’organisation d’une société. C’est pourquoi de nombreuses civilisations développèrent très tôt différentes méthodes permettant de se situer dans le temps.
Et c’est bien en Écosse que fut découvert en 2013 le plus vieux système de mesure du temps retrouvé à ce jour puisqu’il date d’il y a environ 10 000 ans, au Mésolithique. Ce calendrier consiste en un ensemble de fosses organisées de manière à correspondre aux phases lunaires. Et déjà à cette époque, un cycle calendaire entier était divisé en douze parties. Cette découverte fut d’autant plus surprenante qu’elle indiquait que les Hommes vivant à cette époque étaient certainement plus intelligents qu’on ne le croyait. En effet, ils ne vivaient alors que de chasse et de cueillette, et ce n’est qu’au Néolithique européen vers 7000 av. J-C que débutèrent l’agriculture et l’élevage en Europe.
Avec l’invention de l’écriture cunéiforme (première forme d’écriture connue avec les hiéroglyphes) vint le calendrier sumérien, suivant lui aussi la lune. Ce calendrier vit le jour environ 3000 ans av. J-C en Mésopotamie (actuel Moyen-Orient), terre d’origine de nombreuses innovations humaines dont l’irrigation agricole. Les tablettes sumériennes sur lesquelles ce calendrier fut observé indiquent que les mois étaient associés à des fêtes religieuses. Les archéologues observèrent donc un lien entre la mesure du temps et la culture au sein de cette civilisation.
Au fil des siècles, de nombreux calendriers virent le jour aux quatre coins du monde, chacun possédant ses propres spécificités et points de repère en fonction de la culture et des méthodes de mesure des régions concernées. Le calendrier nilotique de l’Égypte antique par exemple se basait sur le Nil et ses fluctuations, comme son nom l’indique. Le calendrier chinois quant à lui utilise la lune et le soleil et ses cycles ne se renouvellent pas en même temps que le calendrier Grégorien. C’est pourquoi, bien que le calendrier Grégorien soit celui utilisé officiellement en Chine, le nouvel an chinois est encore aujourd’hui célébré selon le calendrier chinois pour des raisons traditionnelles.
Le calendrier utilisé actuellement dans le monde entier ou presque est qualifié de « Grégorien » car institué par le pape Grégoire XIII en 1582. En effet, le calendrier Julien utilisé précédemment manquait de précision par rapport aux cycles astraux, une problématique récurrente dans l’élaboration de calendriers dans les différentes civilisations. D’abord appliqué uniquement dans les pays catholiques en raison de son origine papale, le calendrier Grégorien s’est depuis étendu à la quasi-totalité des pays du monde (tous sauf six).
Ainsi, alors qu’il paraît aujourd’hui parfaitement normal d’accrocher un calendrier rigolo dans sa cuisine ou d’imprimer un calendrier annuel comme en propose ce site, ce simple élément du quotidien considéré comme acquis par beaucoup est en réalité le fruit d’une longue succession de réflexions et de réformes. Le renouvellement du calendrier au fil des âges étant un processus millénaire, il reste tout à fait possible que celui utilisé actuellement soit modifié avec les siècles.
