Les mots de passe font partie intégrante de notre vie. Ils représentent, pour beaucoup, l’ultime barrière entre l’internaute et le potentiel pirate. Mais où peut-on trouver les plus anciennes traces des mots de passe dans l’histoire ? Ces codes ont-ils seulement un avenir dans notre univers de plus en plus numérique ? Portrait d’un code secret devenu si familier.
Un code secret essentiel
Les mots de passe font partie de notre identité numérique. Nous les utilisons tous les jours pour nous connecter à notre multitude de comptes en ligne. Ils sont, avec nos adresses e-mail personnelles et professionnelles, nos meilleurs amis. Ils peuvent aussi devenir les pires traîtres que nous ayons connu et laisser la porte ouverte aux agresseurs du net.
Selon une étude d’ExpressVPN sur les mots de passe, les internautes ont tendance à faire preuve de beaucoup d’imprudence les concernant. Selon les pays, on retrouve les mêmes codes secrets. En France, c’est surtout le mot « doudou » qui est utilisé, tandis qu’au Royaume-Uni, on trouve souvent « ashley ». Mais les erreurs commises par les internautes ne s’arrêtent pas là.
En plus de n’être souvent que des mots simples, courts et faciles à deviner, les mots de passe se retrouvent la plupart du temps d’un compte à l’autre. Il suffit qu’un seul compte soit forcé par un pirate pour qu’il ait accès à toutes les données personnelles de sa victime.
Pour qu’un mot de passe soit robuste, il faut qu’il soit long, aléatoire, unique et combine le maximum de lettres et de chiffres, sans aucune logique. Une habitude qui remonte à des temps immémoriaux puisque la première mention écrite de mots de passe nous vient tout droit de la Bible !
De la Bible au Moyen-Âge, histoire de la gloire des mots de passe
Dans l’histoire occidentale, le concept de mot de passe remonte aussi loin que l’incident dit du Schibboleth (« épi », « branche » en français), au 12e chapitre du Livre des Juges. Dans le chaos de la bataille entre les tribus de Guiléad et d’Ephraïm, les soldats guiléadites utilisaient ainsi le mot Schibboleth pour démasquer leurs ennemis, sachant que les Ephraïmites le prononçaient de façon légèrement différente.
Plus tard, le mot de passe le plus célèbre nous vient tout droit des contes des Mille et Une Nuits. Pour avoir accès à la cachette naturelle où il entrepose son butin, le chef de la bande des 40 voleurs (et plus tard Ali Baba) doit utiliser le mot de passe « Sésame, ouvre-toi ». Le code secret permettait ainsi d’ouvrir la cachette. Depuis, ce mot de passe fait partie de la pop culture.
Les mots de passe entament-ils leur décadence ?
Mais aussi anciens qu’ils soient, les mots de passe ont-ils un avenir ? Cela n’est pas certain. Face à leur vulnérabilité et à l’épuisement progressif des combinaisons qui existent, les géants du numérique se tournent davantage vers d’autres méthodes d’authentification. Parmi elles, on trouve notamment la biométrie ou l’authentification à deux facteurs.
Le XXIe siècle sera-t-il celui de la fin des mots de passe ? C’est de plus en plus probable. Malheureusement, il est fort à parier que ces nouvelles méthodes d’authentification révéleront elles aussi leurs limites, forçant les ingénieurs à trouver d’autres moyens de protéger les internautes.